C'est vrai ! On vous avait dit qu' ils avaient envahi la bibliothèque.
En voilà la preuve!
Les ours ont laissé leur pas partout dans la bibliothèque. Ils se sont installésconfortablementdans les petits recoins des étagères,sur les livres,dans des poussettes ou autres endroits incongrus. Levez-le nez , baissez-vous, il y en a dans tous les endroits!
Petitset grands, venez découvrir l'épicerie et regardez bien l'hôpital qui regroupe tous les vieux ours amochés gardés par une infirmière bizarrement harnachée ... Cette exposition mise en place par les bénévoles est un petit régal pour cette fin d'année ; elle nous met dans un bain de douceur et de délicatesse où l'on vous invite à vous délecter, vue l'atmosphère hivernale et enneigée qui nous attend dehors.
Il n'y a plus qu'à se donner rendez-vous le samedi 9 Janvier 2010 pour les ateliers et les animations.
JOYEUX NOEL !
Un grand merci à tous les propriétaires des petits ours présentés sous des formes diverses (patchwork, tableaux, dessins, tabliers...)qu'ils nous ont gentîment prêtés pour cette exposition.
Coup de coeur de la bloggeuse. Ce n'est pas souvent, qu'on lui pardonne ! Pour une fois, il ne sera pas question des petits bruits et chuchotements de la Bibliothèque de Messigny et Vantoux mais d'un tout autre sujet qui vaut bien une chronique. De la publicité à été faite sur ce blog pour l'exposition DALI au château de POMMARD et qui a pris fin le 15 Novembre.
Le propriétaire de ces lieux nous a offert la possibilité non seulement de pénétrer dans les cours cernées par des immenses tonneaux décorés de peinture mais aussi de déguster des crus de son château et en plus,de savourer des oeuvres de DALI. Quel cadeau ! Et quel rapport entre le vin et DALI direz-vous ? DALI n'a t-il pas écrit " qui sait déguster ne boit plus jamais de vin mais gôute ses secrets" ? Et vous savez quoi ? Ce propriétaire passionné d'art et de Dali récidive l'année prochaine. Oui, aux dires du guide, il aurait prévu une autre exposition. Promis, on y retourne ! En attendant, deux bronzes originaux de DALI restent à jamais visibles dans une de ces cours chargées de l'histoire du château et de son vin. Dans l'oeuvre de DALI, il y a beaucoup de montres qui peuvent nous donner le sentiment que le temps s'étire. Alors prenez le donc ,ce temps , qui d'ordinaire passe trop vite, et allez découvrirla Licorne ouSaint George terrassant le dragon et laissez vous vous envahir par la magie de ce lieu prestigueux.
La bloggeuse se rend dans « overblog » afin d’y glisser une petite rubrique pour les lecteurs de Messigny et Vantoux. En ce jour de rentrée, que découvre t-elle dans la 1ère page ?
Le gentil message suivant : « Votre blogrank est de 5 et votre niveau est confiance. Vous n’êtes pas dans le Top desBlogs » .
Alors là , même ici il faut être au top ? Notre blogrank est de 5 disent-ils mais ils oublient de dire sur combien.
Noté sans le savoir. Pire qu’à l’école. Lire des messages pareils, ça donne tout de suite envie de fermer le blog et d’arrêter d’écrire si on ne fait pas partie du Top.
Dans la découverte des chiffres, la bloggeuse va s’aventurer plus loin. Elle clique sur « consulter les statistiques ». Rien qu’en apercevant la courbe verte des chiffres de la fréquentation du blog, elle frémit. Elle voit bien qu’en ce mois d’août, la courbe ne décolle pas de l'abscisse révélant des jours d’affilée sans visiteurs. Donc, calme plat chez les visiteurs du blog de la bibliothèque de Messigny et Vantoux. Est-ce étonnant ? Normal, direz-vous, avant de partir en vacances, les lecteurs ont vidé les rayons de la bibliothèque et fait le plein de livres
Pour se rassurer, elle vérifie le nombre de visites. Depuis la naissance du blog le 21/07/2007 , le total des visiteurs est : 2267 !
- Oh c’est beaucoup pensez-vous !
- Quand vous savez que certains blogs de lecture en sont à 37 730 visites, voire 150 visites par jour et que vous, quand vous apercevez 6 visiteurs un jour donné, vous sautez de joie, tout est relatif !
- Oui, mais le blog de la bibliothèque de Messigny et Vantoux c’est pas pareil !
- Ah bon pourquoi donc ?
- Rappelons les objectifs. Faire découvrir les livres de la bibliothèque avec des petites fiches de lecture concises qui donnent envie d’aller les chercher dans les rayons , tout cela agrémenté de quelques petites chroniques destinées à montrer comment les bénévoles se plient en quatre pour faire marcher la bibliothèque . Tout cela sans utiliser le JE. Reconnaissez que l’exercice n’est pas si facile. Normal que les blogs de lecture – et ils sont nombreux -soient plus souvent consultés. D’ailleurs, ils sont tous en lien, c'est-à-dire qu’ils se lisent entre eux , même que vous pouvez y lire en les ouvrant : « 3 personnes sont actuellement sur ce blog », histoire de vous sentir moins seul ! Vaudrait peut-être mieux ne pas demander à notre préposé informatique s'il peut nous installer ça sur le nôtre , des fois qu'on y lise : " il n'y a personne actuellement sur le blog"....
La bloggeuse poursuit son périple statistique en allant traquer aussi la liste des inscrits. 24 à ce jour. Il y a des noms qu’elle ne connaît même pas. Elle est à l’affût également des commentaires. Elle adore ça les commentaires sauf qu’elle n’en a pas beaucoup à se mettre sous la dent : 20 en 2 ans. 10 par an. Même pas un par mois, ce n’est pas beaucoup. S’il vous plait, faites quelque chose, cliquez dans « commentaire » là, juste en dessous de l’article et faites part de vos impressions! Et dire que dans les autres blogs, chaque article s’orne de plein de petits messages revigorants. Pas étonnant, ils se parlent aussi entre eux. Et nous, on est un blog à part, n’est-ce pas ?
Mais l’exercice que la bloggeuse adore, c’est aller vérifier la provenance des visiteurs, là où s’affichent les mots-clés d'une recherche qui conduisent au blog ou parfois de véritables codes secrets. Et en cliquant dessus, elle fait des trouvailles. Comme celle-ci: « objectif ATQCPB : blog en petite bibliothèque ». Clic sur l’adresse. Une liste des blogs apparait dans laquelle figure le nôtre avec le commentaire suivant :
"Petites chroniques d'une bibliothèque", blog de la bibliothèque de Messigny et Vantoux en Côte d'Or. Là encore il s'agit d'un exemple réussi de ce qu'une petite structure (la commune compte 1387 habitant, la bibliothèque 310 inscrits) peut réaliser. Avec un ou deux articles par mois en moyenne, le blog propose la présentation d'ouvrages récemment acquis par la bibliothèque. Une catégorie "Chroniques" permet également aux bénévoles qui animent cette structure d'évoquer le classement des livres, le travail des bénévoles, le rôle de la BDP, etc... »
Alors ON EST CONTENT. Y aurait donc des gens qui ne sont pas de Messigny qui lisent le blog !
NE NOUS DECOURAGEONS PAS !
En ce début de rentrée, on va s’y remettre. Après avoir été fermée un mois, la bibliothèque ouvre à nouveau ses portes. Vu les rayons déserts, il va y avoir affluence. Des livres attendent, des livres ont été lus et seront l’objet d’une rubrique. Il ne reste plus qu’à aller les découvrir dans le blog.
Et cette fois, s’il vous plait, faites-nous un p’tit commentaire, histoire de faire remonter ce satané indice de confiance !
Ce mot savoureux qui, dès qu’on le prononce, vous dilate les pupilles, vous titille les papilles gustatives et dès qu’on le savoure, vous fait pousser des soupirs d’aise…Mmmmmm !
- Mais comment vous avez fait pour faire venir Monsieur CARBILLET, de son prénom ALEXANDRE, à la bibliothèque de Messigny et Vantoux ?
- C’est simple, une de nos bénévoles passait un jour par la Rue des Forges, s’est arrêtée dans le magasin et a demandé à Monsieur Carbillet s’il accepterait de venir nous parler du chocolat à la Bibliothèque car on avait très envie de faire une expo sur le sujet. Et il a accepté !
Il suffisait d’y penser. C'est vrai qu'on pense pas mal à la bibliothèque de Messigny et Vantoux!
C’est ainsi que notre grand chocolatier réputé sur la Place de Dijon s’est rendu à la bibliothèque Messigny et Vantoux avec sa petite camionnette d’où il a sorti des moules en inox, en plastic et même un en argent , ses cabosses, ses fèves de cacao et ses petites fritures , ( c’est bientôt Pâques, ne l’oublions pas ), ses posters et son diaporama.
On aurait pu se croire dans un remake du film "Chocolat" de Lasse Hallström tiré du livre de Joanne Harris (il est à la bibliothèque !). Dès qu'un maitre ès chcolat débarque quelque part dans un village, tout le monde est en émoi.
- Quel rapport entre le chocolat et la bibliothèque nous demande –t-on au cours de l’après-midi ?
- Ah mais c’est que toutes les bénévoles aiment le chocolat !
- Oui mais il y a aussi tous ces livres qui lui sont consacrés, regardez tous ceux rassemblés sur les grilles d’exposition….
Elles ont fait fort, nos bénévoles. Déjà la décoration. Des petites fleurs en tissu couleur chocolat ou blanc donnent le ton, ornant les murs garnis de citations ou s’accrochant au caraco blanc de nos bénévoles transformées en fées-chocolat. Et notre homme, on va encore dire ? Lui aussi a sa petite fleur à la boutonnière.
Dès votre arrivée, deux d’entre elles vous accueillent
derrièreune table dressée avec une nappe en tissu non tissé couleur chocolat, digne d’un repas de mariage. Elles voustendent un gobelet rempli d’un breuvage onctueux qui peut laisser à votre insu sa mousse sur vos lèvres avides et gourmandes.
Plus loin, là où habituellement vous déposez vos livres, pas question d’échanger les dernièresnouveautés, les seuls échanges autorisés contre quelques euros sont lessachets defriture ou autres œufs de Pâques exquis apportés par notre chocolatier. De là, si vous levez la tête, vous apercevez le diaporama.
Et si vous jouez un peu des coudes car les visiteurs sont nombreux ,un peu plus loin au fond de la salle,vous parvenez enfin à notre grand maître chocolatier qui a mis sur la table, sous votre nez,au milieu de son petit matériel d’exposition.une énorme tablette de chocolat de 2 kilos. Il a revêtu pour la circonstance sa tenue d’artisan ; sa veste noire comme son chocolat se détache étrangement à certains moments du jaune éclatant des forsythias qui font exploser leur couleur favorite derrière les vitres des portes –fenêtres entre-ouvertes.
Monsieur Carbillet raconte, il nous parle passionnément du chocolat, nous évoque tout d’abord son histoire. Découvert par un Christophe Colomb qui ne s’y est même pas intéressé, Cortès lui, le fait découvrir à la Cour d’Espagne. Plus tard, il apparaît à la Cour de France (grâce à Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne qui se mariera avec Louis XIII) .
Puis monsieur Carbillet nous fait faire un petit tour du monde en nous énumérant les pays producteurs de cacao. Partant du Mexique ou du Venezuela, il nous conduit vers la Côte d’Ivoire qui reste le 1er producteur mondial, au Ghana pour finir en Indonésie dont les fèves exportées provoquent quelques remous dans les cours.
Il nous emmène ensuite dans les subtilités des secrets de la fabrication du chocolat, nous faisant franchir une à une toutes les étapes de sa transformationà partir du cacaoyer.
L’écabossage qui, d’un coup de gourdin, ouvre la cabosse, permet de récupérer les graines de cacao. Celles-ci tour à tour fermentées, séchées, concassées, torréfiées, broyées, pressées, malaxées,sont transformées en pâte de cacao ( c’est le 100% qui sert en pâtisserie et qui n'est pas le meilleur figurez-vous !) puis en beurre ou en poudre de cacao.
Soumises ensuite au conchage qui consiste à brasser dans des cuves entre 4 à 60 heures, le chocolat pour le rendre plus lisse et affiner son parfum , elles vont devoir subir aussi le tempérage et enfin le moulage ou l‘enrobage !
Ah que ces termes d’un autre âge résonnent doucement à nos oreilles car ils rappellent des opérations ancestrales qui nécessitent encore à ce jour du matériel datant de la fin du XIX ème ou du début du XX ème siècle ! Elles nous parlent aussi de savoir-faire précis, d’un art complexe où le soleil sur les graines, les oscillations de la température et le temps consacré aux différentes opérations font la magie des arômes.
Pas question de faire soi-même son chocolat, même si on se dit que pour obtenir le chocolat, il suffit d’ajouter à la pâte de cacao du sucre ,du beurre de cacao, un émulsifiant et d’autres ingrédients.
Mais savez-vous que le chocolat est généreux ? Lors de sa transformation, il laisse le mucilage au bétail et propose son tourteau (qui, broyé lors du pressage, donne la poudre de cacao) à la pharmacopée, aux cosmétiques, voire même aux suppositoires !
Comme si toutes ces explications ne suffisaient pas, des questions fusent de l’auditoire attentif et curieux, le chocolat nous fait encore voyager : voilà qu’on parle des Suisses, des Hollandais , des Belges mais aussi des Mexicains !
- Qu’est-ce qu’ils ont de particulier leurs chocolats ?
- Tout est affaire de techniques qu’on aurait améliorées dans ces pays , le chocolat au lait est né en Suisse , le chocolat en poudre en Hollande et les Belges se distinguent par un type de bonbons de 18 à 20 g et beaucoup plus gras……
- Un jour, j’en ai mangé que j’ai trouvé très acide !
- Ah ça doit être un mexicain !
- Et puis pourquoi il blanchit le chocolat noir ?
Voilà qu’on aborde la question de sa conservation :
- Evitez de mettre le chocolat au frigo nous dit monsieur Carbillet car l’ennemie du chocolat, c’est l’humidité qui attaque le sucre et celui-ci ressort à la surface sous forme de petits points blancs qui ne nous donnent plus envie de le manger !
- Et pour faire fondre le chocolat, comment faut-il s’y prendre ?
- Une seule formule : 55° / 27° /31° et tout cela au bain-marie.Et en plus, elle diffère selon qu'il est noir, blanc ou au lait.
Incompréhensible ?
Non mais on ne va pas quand même pas tout vous dévoiler ! Fallait venir car monsieur Carbillet nous a révélé un tas d’autres petits secrets qu’il n’est pas possible de retranscrire ici complètement, comme par exemplecelui qui nous permet d'éviter les petites bulles lors du moulage.
Pendant que Monsieur Carbillet donne gentiment toutes ces explications, les fées -chocolat circulent avec des plats recouverts de petits macarons délicieux qu’elles ont confectionnés elles-mêmes (elles vousont même laissé les recettes sur le coin de la table et celles-ci vous sont proposées dans la chronique 18 (bis), pour les offrir gracieusement aux auditeurs attentifs qui peuvent ainsi apprécier les saveurs du chocolat en même temps qu’ils en découvrent les mystères.
Elles ont fait fort, vraiment, ces bénévoles. Elles ont pensé à tout. Craquantes, non ?
- Alors vous avez eu du monde ?
- Sachant que dans la corbeille on a retrouvé 80 gobelets de chocolat, sachant que tout le monde n’en a pas bu, allez, à la louche (de chocolat évidemment), on va dire une centaine de visiteurs ! Même des gens qu’on n’a jamais vus à la Bibliothèque sont venus ! Même des gens se prêtent aussi à l'exercice de donner d’autres idées du même ordre, tellement ils sont contents.
Euh ... Peut-être pas tout de suite ! pensent très fort, tout bas tous (tes) les bénévoles en même temps...ils n'ont pas l'air de se douter de l'énergie et du temps qu'il faut pour les organiser ces expos !
- Alors un succès ?
- Oui, on peut le dire!
- On peut dire aussi UN GRAND MERCI à Monsieur Carbillet qui, avec beaucoup de disponibilité, de gentillesse et de pédagogie, nous a parlé passionnément du chocolat à nous en faire encore saliver.
Un camion s’immobilise au fond de la ruelle du Presbytère dans cette matinée hivernale particulièrement glaciale. Tel un chien à l’arrêt, il a l’air de monter la garde. Soudain les barrières de la bibliothèque s’ouvrent. Des silhouettes encapuchonnées sortent de la cour, portant des caisses remplies de livres. Elles s’engouffrent dans le ventre du camion qui se met à émettre des bruits étranges. Peu après, les mêmes silhouettes ressortent avec les mêmes caisses remplies de livres. Les mêmes ?
Mais qu’est-ce que c’est que ce trafic ?
Quelque temps après, le mystère s’éclaircit quand l’une des bénévoles s’écrie dans la Bibliothèque :
- Regardez bien les rayons, nous avons de nouveaux livres de la BDP*
Une deuxième s’époumone :
- Le camion de la BDP est venu ce lundi, nous avons choisi pour vous quelques 600 livres, on espère que vous en trouverez qui vous plairont.
C’est donc cela ce camion ? Celui de la BDP qui vient desservir 3 fois par an toutes bibliothèques municipales du département, pour leur offrir une plus grande diversité de livres en plus de leur fonds propre.
Et si vous vous rappelez bien, quelque temps auparavant, au moment où vous furetiez dans les étagères et que vous découvriez ces livres auxquels on avait fait un triste sort, vous avez du entendre :
- Ne choisissez pas les livres qui sont renversés sur la tranche, car nous devons les rendre la semaine prochaine à la BDP !
- Et si l’une d’entre vous avez du temps, vous pouvez retourner ceux des derniers rayonnages que l’on n’a pas encore examinés … Vous les reconnaîtrez, ils ont sur la tranche une étiquette rectangulaire pour les distinguer des nôtres qui eux ont une étiquette ronde et jaune, s’essaie la bénévole- chroniqueuse qui croit trouver un moyen pour échapper à la tâche.
Mais celle-ci, l’œil en coin, a vite fait de constater que cet appel du pied suscite peu de mouvements dans la bibliothèque, que cela ne se bouscule pas trop aux rayonnages dits. Les bénévoles du samedi vont devoir terminer cette tâche pour le moins ingrate pour que les livres de la BDB soient tous rendus lors du passage de la BDB et laissent la place à de nouveaux que les lecteurs de Messigny et Vantoux. auront plaisir à découvrir.
C’est bien cela le métier de bénévole : faire des tas de petites tâches qui ne se voient pas. Mais elles en demandent de la disponibilité ces petites tâches qui s’égrènent tout au long de l’opération « retour à la BDP » qui consistent à :
1. passer au peigne fin toutes les étagères
2. repérer les livres en question
3. les mettre dans les caisses
4. les sortir du listing informatique
5. sortir les caisses le jour dit et les porter au camion
6. remplir les caisses de nouveaux livres que l’on aura au préalable pris le temps de choisir
7. rapporter les caisses à la bibliothèque
8. remettre les livres dans les étagères en respectant le classement (cf. chronique n° 9 évoquant cette grande affaire qu’est le classement)
Certes, pas de quoi se marrer durant le déroulement de cette opération qui demande beaucoup d’attention et de temps. Pourtant ce sont toutes ces petites tâches invisibles à l’œil des lecteurs qui contribuent à faire de la Bibliothèque ce lieu particulièrement vivant et attractif.
BDP*Depuis le temps que vous lisez ces chroniques vous devez bien connaître la signification de ce sigle, non ? Sinon essayez ici : BDP
Il se peut qu’un jour, à l’entrée de la bibliothèque, vous découvriez des revues évoquant un thème particulier, exposées sur des grilles. Que dans les jours précédant une fête, des étoiles, des dessins, des personnages en papier se suspendent sur des fils au dessus de vos têtes. Mais d’où viennent-ils ? Qui les a mis là ? Ils ont l’air d’avoir trouvé leur place là par magie.
Les bénévoles ont toujours des idées pour faire vivre la bibliothèque et la rendre attractive. Et toutes les idées sont bonnes pour donner l’occasion de faire venir le lecteur à la bibliothèque. Elles fusent parfois dans les méandres d’un cerveau à la suite d’un échange où d’une circonstance particulière. – Et si on faisait ça ? – Eh bien oui, faisons donc ! Mais ces idées une fois exprimées, ce n’est pas si simple de les concrétiser, de les mettre en œuvre, de les faire aboutir. Là aussi, il faut passer un certain nombre d’obstacles, se coltiner les contraintes administratives, entreprendre des démarches, contacter les bons interlocuteurs, solliciter les uns et les autres. Prenons un exemple : – Et si on faisait une exposition sur l’eau ? – Non ce n'est pas possible, elle est déjà utilisée dans une autre bibliothèque, il faut la réserver longtemps à l’avance à la BDP. Pensez-y plus tôt la prochaine fois ! – Et si on suspendait des petites étoiles pour Noël ? – Oui mais vérifions qu’on a bien le papier canson et qui va les découper ? Et miracle ! L’évènement, l’exposition, la rencontre peuvent enfin être annoncés. Comme si un réseau invisible de petites mains s’était mis en branle à notre insu pour réaliser l’enchantement. Mais savez-vous toutes les démarches qu’il a fallu faire pour mettre les petits santons à l’abri dans des vitrines ? Tout d’abord, téléphoner au responsable du matériel de prêt de la BDP. Puis télécharger sur le site une convention de prêt. Ensuite, porter à la Mairie ce document pour le faire signer par Monsieur le Maire. Penser également à récupérer auprès de la secrétaire de Mairie une attestation d’assurance, car il faut toujours s’assurer qu’on est bien assuré. Une fois le dossier complet, l’envoyer à la BDP qui donne alors son accord. Oui, mais c’est pas tout. Il faut encore aller les chercher à la BDP, ces vitrines. Et selon vous, qui le fait ? Dans ces mouvements invisibles qui se font derrière une exposition, les employés communaux vont être alors entraînés dans la danse. Eux aussi sont mis à contribution car ce sont eux qui iront les chercher et évidemment les rapporter. – Tout ça pour ça ? – Oh mais c’est que cela ne se fait pas comme ca... Rien d’insurmontable qu’on se rassure mais quand même. Car dès la mise en route, tout doit se coordonner et il ne faut pas manquer de suivre le fil du déroulement des opérations pour les mener à terme. C’est là qu’on s’aperçoit qu’au-delà des bénévoles qui ont contribué à l’évènement, il y a aussi bien d’autres personnes qui, sans le savoir, se retrouvent à participer à l’aventure : celle de vous faire découvrir d’autres horizons.
Alors, maintenant que vous savez tout, cette exposition, vous allez bien la regarder d’un autre œil, n’est-ce pas ?
Il y a en a qui étaient déjà là quand la bibliothèque occupait le petit local au 1er étage de la Mairie. Non, elles ne ressemblent pas à des dinosaures car elles sont toujours alertes, enthousiastes et disponibles. Une parmi elle s’est particulièrement démenée au sein du conseil municipal pour donner à la bibliothèque du village une autre envergure et en a pris la responsabilité quelque temps. Il y en a qui sont venu(e)s quelques années et s’en sont allé(e)s loin du village ou à d’autres occupations. Il y en a une qui nous a quittée pour toujours et l’on pense toujours à elle. Il y en a deux qui étaient là quand la bibliothèque a pris son envol dans les nouveaux locaux. Ils se sont investis, impliqués, démenés en ne comptant ni leur temps ni leur énergie, heureux de faire de cette bibliothèque, par leur enthousiasme qu’ils savaient communiquer, un lieu foisonnant et convivial. Escortés de la responsable du moment qui veillait attentivement au bon déroulement des opérations, ils ont permis la mise en route de la nouvelle bibliothèque pour l’ouvrir également à l’ère informatique. Ils se sont arrêtés au bout de quelque temps, normal, ça leur suffisait, on les comprend bien, et ils sont là toujours cachés dans la liste des lecteurs. On va les voir pour parler des nouveautés. Elle, elle a toujours une liste à soumettre. Il y a la responsable, la deuxième en titre, elle a pris la succession, a pris un coup de jeune en quelque sorte, faut bien se relayer dans le partage des responsabilités car ça fatigue au bout d’un moment. Elle supervise, s’active, rassemble les troupes, rappelle les consignes, les dates, propose, représente la bibliothèque, fait les discours, va aux grandes manifestations, cumule les talents d’une vraie « manadgeuse » pour gérer cette petite équipe. Les bénévoles fonctionnent en tandem selon les jours d’ouverture, au regard des obligations familiales ou professionnelles : il y a celles ou ceux du mardi, celles du jeudi et du samedi. Parfois, ça se mélange quand l’une ne peut pas le mardi, elle va voir celle du jeudi ou du samedi pour inverser… Ca finit par s’arranger, tout ça. Elles se forment, prennent les formes, ont la forme. Qui a osé penser « ont des formes ? » Elles courent, se démènent quand le bibliobus passe, s’affairent quand les nouveaux livres achetés arrivent. Elles font de l’intergénérationnel sans le savoir, peut-être même qu’elles ne s’en sont même pas aperçues. On pourrait dire que toutes les dizaines sont quasiment représentées. La plus jeune, 16 ans, vient aider la maman seule ce jour. On pense à la relève. 30, 40, 50, 60 et même 70 ans. La plus âgée s’est arrêtée à plus de 80 ans. Tous les âges se mélangent. Elles ont plein de choses à se dire, à partager. Elles se « réunionnent » 1 fois par trimestre pour fixer le planning. Elles ont chacune leur hobby, leur marotte, leur responsabilité, les unes adeptes de certaines tâches, les autres en affectionnant d’autres … Et tout ce petit monde se complète bien, forme un tout : les bénévoles de la bibliothèque. Au fait mais combien sont elles ?
C’est comme une respiration, l’arrivée des nouveautés à la bibliothèque. On reprend son souffle. Inspire. Expire. Les nouveautés arrivent dans un rythme régulier, tous les trois ou quatre mois. Une somme globale annuelle donnée par la Municipalité (2500€), divisée par trois ou quatre, équivaut à autant d’achats dans l’année, de quoi revivifier régulièrement l’air de la bibliothèque. Ces nouveautés viennent remobiliser les troupes, celles qui enregistrent les livres, celles qui les couvrent ainsi que les lecteurs qui ne savaient plus quoi lire, comme si les 5500 livres dormant sur les étagères ne suffisaient plus. Inspire. Expire. On inspire. La bibliothèque est aux aguets des idées, des propositions, des auteurs nouvellement consacrés, des derniers sortis. Les bénévoles s’informent, courent après les propositions, scrutent les attentes des lecteurs, demandent ou font des listes : – Tiens, c’est le vingtième anniversaire de la mort de Untel, on pourrait acheter un de ses livres ? – Tu crois pas que ça fait un peu vieux comme nouveauté ? Et puis, les nouveautés arrivent. On retient son souffle tandis que les livres encore planqués dans les bacs attendent de passer entre les mains expertes des bénévoles qui les retournent tels des nouveaux-nés, pour leur coller une pastille sur la tranche, un code barre sur le dos, un numéro d’inventaire affublé du code de la bibliothèque sur la première page avant d’être exposés au grand public. – Qu’est-ce qu’elles ont bien pu acheter ? – Ont-elles retenu mon idée ? Mais a-t-on idée de la responsabilité qui incombe à ces bénévoles préposées aux achats, des difficultés, des frustrations que cette opération génère chez elles ? D’abord la somme d’argent. À première vue, elle peut donner le sentiment que l’on va pouvoir acheter le fond, répondre à toutes les attentes. Et puis, dès qu’on a récupéré les suites prévues pour les livres adultes mais aussi pour les ados, (c’est fou le nombre de livres qui n’arrêtent pas de faire des suites !), on fait déjà un premier compte qui vaut un premier choc ; la somme s’est réduite comme une peau de chagrin. Et puis commence un véritable casse-tête. Entre les "derniers" — il y en a toujours beaucoup des derniers — le dernier Orsenna, le dernier Ruffin, le dernier Mankel, le dernier Gavalda, et les "deuxièmes" toujours prometteurs car on a tellement aimé le "premier"… Entre les livres qu’on a inscrits dans la liste mais qui ne sont pas disponibles en librairie et ceux que la libraire propose, conseille, suggère et auxquels on n’avait pas du tout pensé… Entre les prix littéraires qu’il est de bon ton de lire et les inconnus qu’on a envie de découvrir pour ouvrir d’autres horizons… Entre ceux que l’on voudrait bien mais qu’on doit remettre en rayon sur conseil de la libraire « il ne va pas du tout sortir ! » et ceux qu’il faut prendre par souci d’équité car il faut penser à tous les lecteurs et pas question d’en favoriser certains... Dans ce jeu d’équilibriste, le mal de tête augmente, la somme fond au soleil. On remet en rayon, on compare, on enlève, on soustrait, on craque, on prend quand même, on retire… Quelle valse ! STOP. Récapitulons. Vous m’avez mis quelques terroirs, trois ou quatre polars, des romans légers, pas trop de graves et une pincée d’inconnus, ça devrait aller comme ça. Le compte est bon. Expire enfin. Ces petits nouveaux sont tous là sur l’étagère royale, objet d’attention des lecteurs, et offrent aux regards leurs belles couvertures. Ils sont un peu serrés à côté des anciens nouveaux, ceux de la tournée précédente qui sont sur le point de se voir réduits au rang de statut "courant", celui qui leur signifie qu’ils vont devoir aller se ranger dans les rayons pour n’offrir que leur tranche de couverture. Quel destin ! Mais la semaine suivant la mise en rayon, le souffle est coupé car l’étagère royale est quasiment vide. Les nouveautés ont disparu. Des lecteurs sont arrivés au bon moment. Regrets. Si on avait su, on serait venu plus tôt. Pour avoir celui qu’on attendait, il n’y a plus qu’à se mettre dans la file d’attente. Oui, grâce à l’ordinateur, c’est possible.