Jonathan COE
écrivain britannique né le 19 Août 1961 , ancien critique littéraire du Guardian et musicien , il a enseigné aussi à l'Université de Warwick.
C’est son 4ème roman « Testament à l’anglaise » qui l’a fait connaître et nous l'avons découvert très tôt à la Bibliothèque. C'est le premier a avoir été traduit en Français. Il a obtenu le Prix Fémina étranger en 1995. A découvri absolument.
Résumé du livre :
Michael OWEN un jeune homme dépressif et agoraphobe, a été chargé par la vieille Tabisha Winshaw d'écrire la chronique de cette illustre famille . Cette dynastie se taille en effet la part du lion dans tous les domaines de la vie publique de l'Angleterre des années quatre-vingt, profitant sans vergogne de ses attributions et de ses relations... Et si la tante Tabitha disait vrai ? Si les tragédies familiales jamais élucidées étaient en fait des crimes maquillés ? Par une nuit d'orage, alors que tous sont réunis au vieux manoir de Winshaw Towers, la vérité éclatera... Un véritable tour de force littéraire, à la fois roman policier et cinglante satire politique de l'establishement. »
Il a écrit ensuite en 1997 "la Maison du sommeil » prix Médicis étranger puis un diptype « Bienvenue au Club » en 2001 suivi de « Le cercle Fermé » en 2004 qui retrace la vie d’un groupe d’ados pendant leur dernière année de lycée , passionnés de musique rock et punk que l’on retrouve 20 ans plus tard dans le second, avec en toile de fond les années Tatcher et l’ascension de Tony Blair.
Car Jonathan COE dans ses romans décrit la société anglaise avec un humour tout british à nous faire oublier sa férocité dans la peinture qu’il fait de son pays .
En 2009, il rentre dans un registre plus grave et émouvant avec « La pluie avant qu’elle tombe » qui a fait l’objet d’une petite rubrique (Lumière sur...) dans ce blog
« La vie très privée de Monsieur SIM »
Dans ce dernier roman, que nous réserve-t-il ?
Maxwell SIM porte le nom de la fameuse carte des téléphones portables, ce qui donne le ton au roman et une indication sur la cible choisie par l’auteur . Max a 48 ans, en arrêt-maladie depuis quelques mois, sa femme l’a quitté et lui a offert un voyage en Australie pour rejoindre son père qui y vit et renouer avec lui.
Max fait le voyage. La veille de son retour en Angleterre, dans un restaurant, il observe une femme chinoise en train de jouer aux cartes avec sa fille dans une intimité qui le bouleverse. Cette scène est pour lui un véritable révélateur. Il prend conscience de son immense solitude et décide alors de lier de véritables liens en commençant dans l’avion par son voisin qui meurt d'une crise cardiaque.
Le retour est parsemé d’événements et de rencontres qui vont petit à petit bousculer la vie ordinaire de cet homme archi banal qui a bien 74 amis sur Facebook mais s’interroge quand même sur « l’évolution du concept d’amitié à la lumière des nouvelles technologies ».
Max refuse alors de reprendre le travail et accepte la proposition d’un ami : se rendre en Ecosse au bord d’une Toyota Prius dotée d’un GPS pour aller vendre des brosses à dents écologiques.
Depuis son voyage à Sydney se glissent subrepticement sur son chemin des textes, des nouvelles, des récits de vie qui le mettent face à sa vie très privée, sa misère affective, ses secrets, ses RV ratés (avec qui ?), ses erreurs, ses lâchetés. Mais aussi face à ceux de son père.
Où tout cela le mènera-t-il ?
Jonathan COE joue avec nous, ses lecteurs, nous introduit dans le récit un brin nostalgique, nous conduit souvent à la frontière du loufoque et nous fait faire une belle pirouette à la fin du récit. Tout cela avec le même humour qui nous empêche de sombrer dans le désespoir de ces vies faites d’impostures et qui pourraient être aussi la nôtre.
« Les voitures, c'est comme les gens. On va, on vient dans le grouillement du quotidien, on passe à deux doigts les uns des autres, mais le vrai contact est très rare. Tous ces ratages de peu, tous ces possibles irréalisés, c'est effrayant, quand on y pense."
Tous ces livres sont à la bibliothèque ainsi que celui écrit en 1990 "Les nains de la mort".