Jonathan DEE / Les privilèges
Ils ont jeunes, ils sont beaux, ils se marient, ils ont deux enfants et deviennent riches, toujours plus riches. Et rien ne vient bousculer l’ascension sociale dans le monde des privilégiés, de ce beau couple amoureux et symbiotique qui finit par vivre dans une parfaite autarcie, coupé du monde réel, et notamment de celui de leurs proches. Même si quelques petites fissures apparaissent dans la forteresse qu’on aimerait tellement voir s’écrouler.
Et vous voudriez qu’on s’intéresse à ce genre d’histoires vu le climat actuel ?
Jonathan DEE réussit ce tour de force, non pas à nous faire aimer ces personnages qui représentent une caste de nantis à qui tout réussit et à laquelle on ne peut s’identifier, mais à nous captiver en nous dévoilant la mécanique de l’humanité de "ces gens-là" ,pour reprendre le titre d'une chanson célèbre. Car ce couple veut faire le bien, rendre le monde meilleur, préside l’une des fondations caritatives les plus importantes de New-York.
L’auteur, observateur qui n'émet aucun jugement, nous livre quelques clés, entre autre leur manière de vivre le temps: pas de références au passé se disent-ils. Toujours à l’an Zéro. « Chaque instant ne promettait que le suivant et, pour réussir cette vie, c’était le schéma à adopter. Si vous commenciez à vous mettre à genoux devant le passé, en exigeant de lui quelque chose qu’il ne vous avait pas donné la première fois, vous étiez mort. »
Un livre à découvrir,même si cette famille qui peut nous horripiler "c'est de la science-fiction ",comme le dit l'un des personnages !