Richard YATES / Easter parade.
L’auteur annonce la couleur dès les premières lignes du livre « Aucune des deux sœurs Grimes ne serait heureuse dans la vie, et à regarder en arrière, il apparaît que les ennuis commencèrent avec le divorce de leurs parents ».
Après le divorce de leurs parents en 1930, Sarah et Emily suivent leur mère qui les trimbale de ville en ville à la recherche d’elles ne savent pas trop quoi tandis que leur père reste à New-York « écrire de gros titres » dans le Sun comme l’imagine Sarah.
Elles reviennent à New-York, Sarah y rencontre son mari et choisit le mariage tandis que Emily cherche à tout prix à préserver son indépendance va à l’université puis travaille, rencontre des hommes, va même se marier puis divorcer.
Leurs vies opposées éloignent les deux sœurs qui préfèrent préserver leur quant-à-soi, les apparences, sans jamais pouvoir se confier leur réelle détresse. Deux destins parallèles qui semblent pourtant conduire les deux sœurs aux mêmes impasses, à la même désillusion, au même destin maternel : la vie qu’on mène serait-elle loin de celle qu’on se promettait, qu’on avait rêvée ?
Qu’est-ce qui fait que ce roman nous accroche avec ces personnages incapables de donner corps à leur vie comme aux romans qu’elles veulent écrire ? Tant de passivité, d’indifférence pourraient nous agacer.
C’est tout l’art de Richard YATES de nous décrire le désenchantement de ces femmes tout en nous les rendant très proches.
En 2008, Sam WENDES a adapté le premier roman de Richard YATES, « la fenêtre panoramique », dans son film « Les noces rebelles » avec Léonardo Di Caprio et Kate Winslet.