Jess WALTER / La vie financière des poètes
Jess Walter a choisi de dresser d’une manière décalée et avec un humour peut-être déroutant, le portrait d’un quadra en pleine déliquescence dans une Amérique dont les rêves s’effondrent.
Matt, 46 ans, marié, deux enfants a quitté son emploi de journaliste pour créer un site consacré à la poésie financière qui se révèle un fiasco. Il revient à son travail mais sera bientôt licencié.
Matt au chômage n’a plus que 6 jours pour trouver les 30 000 dollars qui lui éviteront l’expulsion et l’école publique à ses deux garçons. Il n’en dit rien à sa femme qui, elle pendant ce temps surfe sur les réseaux sociaux et tchate avec un ex petit ami.
Un soir, il se rend au casino du coin, rencontre deux jeunes qui lui propose une virée et un joint. Il entrevoit alors une solution : se faire dealer juste le temps de récupérer l’argent nécessaire.
Il se laisse alors entraîner par ces loosers qui nous ont tout l’air d’amateurs. Mais dans cette descente aux enfers, jusqu’où ira-t-il ? Comment pourra-t-il s’en tirer ?
On a envie de le retenir par la veste pour l’empêcher de tomber dans ce puits qui semble sans fond , ce MATT tellement attachant quand il nous parle de son couple qui part à vau–l’eau, de son plus jeune fils frêle et fragile qui n’hésite pas à la bagarre et de son père sénile qui vit avec lui, avec lequel il joue au scrabble et qu’il emmène chez le médecin où :
« Dans la salle d’attente du médecin, il n’est pas heureux. Pour celui qui souffre de démence. Toute sa vie est une salle d’attente dans laquelle il ne se souvient pas de ce qu’il attend et son tour ne vient jamais ».
Une terrible critique amère de la société de consommation, des rêves de réussite sociale et financière. « Tout ce que nous essayons de posséder finit par nous posséder » nous dit MATT.
Jess WALTER nous avait emballé il y a quelques années avec son livre « Où les borgnes sont rois ». Un auteur à découvrir .