Jean-Philippe Blondel / Et rester vivant *
Il savait bien qu’un jour il raconterait cette période-là avec pourtant le sentiment que personne ne le croirait. C’est un message électronique qui un jour le pousse à écrire enfin.
L’auteur a 22 ans quand le jour où il se fait arracher les dents de sagesse, il apprend la mort de son père dans un accident de la route. Cela arrive bien à d’autres .Mais personne ne perd son père 4 ans après la mort dans les mêmes circonstances de sa mère et de son frère .
Anesthésié il reste. Il rit même. « Mon père est mort. Ah c’est ballot ! » Lui le seul survivant
Seul. « Une liberté radicale. C’est rare.C’est cher .C’est terriblement cher » nous dit l'auteur.
L’appartement une fois vendu, il décide de partir avec les deux êtres qui lui sont le plus cher : Laure celle qui est en train de devenir son ex et son meiileur ami .Il veut aller à Morro Bay en Californie juste parce que Lloyd Cole du groupe des Commotions parle de cette ville dans une chanson qu’il se passe en boucle.
Il part pour trouver « son itinéraire singulier » , sur ces routes, dans cette voiture où il se laisse transporter sur le siège arrière , pour aller chercher les réponses à cette question « «est-ce qu’en marchant sur les traces de l’autre, on arrive à pénétrer sa conscience et à le voir de l’intérieur ? »
Lui , le seul survivant, quel choix doit-il faire ? Vivre ou comme ses parents et son frère , franchir le terre-plein ? C’est dans ce voyage en Californie ponctué de rencontres qui petit à petit viennent mettre de la couleur dans sa vie,qu’il trouvera la réponse . Sans se rendre compte que celle-ci, il l’a possédait sans doute depuis longtemps , peut-être ce jour tragique quand il refuse de monter dans la voiture et décide de prendre le train ?
Que Jean-Philippe Blondel se rassure, le lecteur l’accompagne d’un bout à l’autre dans ce voyage-là , comme l’ont si bien fait Laure et Samuel . Sans ce regard plein de compassion qu’il déteste, grâce à cette écriture limpide et précise qui nous émeut par petites touches et rend ce livre particulièrement attachant.